Questions Réponses
La vaccination : réponses aux soignants
Je suis soignant, quels sont les différents virus de la grippe ?
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Je suis soignant : comment diagnostiquer une grippe ?
Il n'existe pas de tableau spécifique de la grippe. Le diagnostic clinique de grippe repose sur une association de symptômes appelée « syndrome grippal » sans qu'il y ait de définition consensuelle internationale de ce terme. De fait, il est parfois difficile devant un patient fébrile, tousseur et fatigué de conclure avec certitude qu'il s'agit d'une grippe.
Une fois le démarrage de l'épidémie de grippe confirmée par les réseaux de surveillance, la probabilité que la grippe soit la cause des infections respiratoires aiguës vues par les médecins devient très forte.
Toutefois, le diagnostic de certitude de la grippe est virologique, basé sur l'analyse d'un prélèvement effectué en grattant le nez ou la gorge du patient. Cette confirmation au laboratoire ou par tests rapides n'est faite que dans le cadre des réseaux de surveillance épidémiologique de la grippe.
Je suis soignant, mes patients peuvent-ils attraper la grippe s'ils sont vaccinés ?
Les virus de la grippe sont des agents infectieux très variables, ce qui nécessite une réactualisation biannuelle du vaccin. Lors de concordance entre les souches vaccinales et les virus circulants, l'efficacité du vaccin varie de 75 à 90 %. Elle peut descendre à 50 % lors de moindre concordance entre le vaccin et les virus qui circulent. Dans ce cas, l'efficacité du vaccin à prévenir l'infection est diminuée et explique pourquoi on peut attraper la grippe en étant vacciné.
Je suis soignant, faut-il vacciner tous les ans ?
Oui ! La vaccination annuelle est recommandée chez les sujets les plus
âgés (dès 65 ans en France) et ceux qui, quel que soit leur âge,
présentent une affection de longue durée. La vaccination annuelle
permet de tenir compte du variant
grippal qui circule et de la plus faible
réponse immunitaire humorale par la production des anticorps neutralisants,
chez les sujets les plus âgés ou immunodéprimés.
Une autre
perspective de la vaccination est une vaccination altruiste, dans le
but d'éviter de contaminer son entourage. C'est dans ce contexte que
la vaccination des professionnels de santé est recommandée. S'agissant
de patients jeunes (moins de 60 ans), ne présentant pas de déficit
immunitaire, la persistance des anticorps neutralisants pendant au
moins 3 ans a été montrée chez 80 à 95 % des vaccinés lors de bonne
concordance entre la souche vaccinale et le variant circulant.
Je suis soignant, les vaccinations répétées contre la grippe présentent-elles des inconvénients ?
Les données les plus récentes montrent sans ambiguïté que la revaccination annuelle ne présente pas d'inconvénient et qu'elle n'est pas responsable d'une diminution de la protection chez les sujets, qu'ils soient jeunes ou âgés.
Je suis soignant, pourquoi ne pas vacciner les nourrissons et les enfants qui sont les principaux agents de propagation des virus ?
La démonstration de l'effet bénéfique individuel et du bénéfice collectif est trop limitée chez l'enfant -en particulier le très jeune enfant- pour permettre une recommandation large en population pédiatrique générale de la vaccination contre la grippe avec les vaccins dont nous disposons à l'heure actuelle en Europe chez l'enfant. En France, comme dans la majorité des autres pays de l'Union Européenne (sauf la Finlande et l'Autriche), la seule recommandation porte sur les enfants âgés de 6 mois et plus et présentant un facteur de risque.
Pour une réponse plus complète, consulter cette partie du site.
Je suis soignant, aux USA ou au Royaume-Uni, la vaccination antigrippale de l'enfant est recommandée par les autorités. Pourquoi pas en France ?
Depuis 2004 aux Etats-Unis et depuis 2014 au Royaume-Uni, la vaccination contre la grippe est recommandé pour les enfants.
- Ce pays dispose depuis le début des années 2000 de données épidémiologiques précises affirmant les risques liés à la grippe d'hospitalisations, de consultations en ville, de prescriptions excessives d'antibiotiques chez les enfants jeunes et les très jeunes nourrissons. Les autorités de santé américaines ont cherché à diminuer le poids annuel de la grippe chez les enfants en proposant un programme large de vaccination. Toutes ces données épidémiologiques sont moins élaborées en Europe.
- Les vaccins disponibles aux USA sont de deux ordres : les vaccins injectables inactivés, similaires à ceux accessibles en Europe et dans les mêmes conditions d'usage ; le vaccin vivant atténué administré par voie nasale (chez les enfants à partir de l'âge de 2 ans -depuis 2007- et uniquement chez les enfants n'ayant pas de passé asthmatique).
- Néanmoins, en 2008, 4 ans après l'introduction de ces recommandations, les taux de couverture observés aux USA ne dépassent pas 50% pour la première dose et 20% pour la deuxième dose (deux doses à un mois d'intervalle lors de la première vaccination contre la grippe "primo-vaccination" chez les enfants avant l'âge de 9 ans sont nécessaires) ; il n'y a pas de données sur le rappel annuel (indispensable comme chez l'adulte). Aucun résultat n'a encore été publié affirmant le bénéfice en terme de protection clinique de cette politique vaccinale en population pédiatrique générale.
- Là encore, il n'est pas certain que les vaccins contre la grippe soient directement en cause. Beaucoup de facteurs qui accompagnent le geste vaccinal interviennent, parmi lesquels :
- Un manque d'information sur la grande fréquence et la sévérité potentielle de la grippe chez les jeunes enfants ;
- Un manque d'information accordée aux parents et donnée par le médecin traitant (cheville ouvrière de l'acceptation d'une vaccination) sur l'intérêt de la vaccination dans des situations précises ;
- La nécessité de deux doses en primo-vaccination et d'un rappel annuel ;
- Un calendrier vaccinal assez chargé dans les deux premières années de la vie ;
- En France le non remboursement par la Sécurité Sociale du vaccin contre la grippe hors du cadre des recommandations. A noter que depuis octobre 2006, tous les enfants asthmatiques, quelque soit la sévérité de leur asthme, devraient recevoir un bon de prise en charge permettant un remboursement à 100% de cette vaccination.
Je suis soignant, comment et quand vacciner les enfants ?
Les recommandations françaises du calendrier vaccinal sont publiées chaque année dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH) de l'Institut de Veille Sanitaire. Pour une analyse détaillée, allez voir cette partie du site
Je suis soignant, pourquoi vacciner les professionnels de la santé et les personnes de la petite enfance ?
La vaccination contre la grippe est recommandée « aux Professionnels de santé et à tout professionnel en contact régulier et prolongé (dont les personnels de la petite enfance) avec des sujets à risque de grippe sévère ».
En effet, la vaccination contre la grippe n'assure pas une protection clinique individuelle de 100 %, et toute situation d'immunodépression (même transitoire) diminue l'efficacité (immunologique et clinique) des vaccins dont celui contre la grippe. La protection complémentaire par vaccination contre la grippe de l'entourage (outre la protection individuelle qu'elle assure à ces sujets en bonne santé) permet très probablement de limiter le risque de transmission du virus de la grippe dans l'environnement proche des sujets vulnérables.
Je suis soignant, quelles seront les mesures générales et la conduite à tenir en cas de pandémie ?
La stratégie générale de préparation et de réponse vise à :
- prendre en compte la menace de pandémie grippale par une veille continue des avancées scientifiques et technologiques.
- aider les pays atteints par une épizootie à la combattre,
- freiner l'apparition sur le territoire national et le développement d'un nouveau virus adapté à l'homme, par des mesures de santé publique précoces et d'emblée drastiques,
- organiser la continuité de l'État et de la vie sociale et économique dans un contexte dégradé
- accompagner cette stratégie par un large effort de communication, d'information et de formation
- organiser et à adapter le système de santé publique :
- Les grands axes de la réponse sanitaire
Une stratégie unique de prise en charge est appliquée en période pandémique: les patients sont traités à domicile ou sur leur lieu de séjour ou de résidence au moment où la maladie se déclare ; l'hospitalisation est réservée aux patients dont l'état le nécessite. Il est indispensable que les acteurs du dispositif sanitaire aient à l'avance une connaissance précise de leurs missions et des mesures prévues. - Organisation générale du dispositif de
soins
Les médecins libéraux, renforcés en cas de besoin par d'autres professionnels de santé, assurent la première ligne d'action. Ils traitent à domicile tous les patients qui ne nécessitent pas de prise en charge médicale lourde. L'accès aux moyens individuels de protection leur est facilité.
Dans les établissements sociaux et médico-sociaux, les résidents malades sont pris en charge sur place, en fonction de leur état, dans le respect des règles d'hygiène et d'isolement. Les visites sont réduites au minimum ; le personnel et les visiteurs portent des masques.
Les établissements de santé publics ou privés prennent tous en charge les patients nécessitant une hospitalisation, sur régulation des SAMU-Centres 15. - Mesures d'hygiène et de protection
individuelle
Le virus grippal se transmettant essentiellement par voie respiratoire et pouvant se trouver sur les mains des malades et sur des objets souillés, des mesures d'hygiène standard seront prises (lavage des mains, aération des pièces, isolement, etc.).
Les malades porteront un masque chirurgical antiprojections pour protéger leur entourage.
Les professionnels de santé disposeront de masques, dits « dispositifs de protection respiratoire individuelle » (PRI), de type FFP2 ou à défaut FFP1.
Dans les autres secteurs d'activité, cette disposition sera autant que possible étendue aux personnes indispensables au fonctionnement des services essentiels et / ou en contact répété et rapproché avec le public. Pour les personnes indemnes ne présentant pas de signes cliniques, le port d'un masque ou d'un tissu pouvant être désinfecté pourra être préconisé dans les espaces publics à titre de précaution. - Utilisation d'antiviraux
Le recours très précoce à certains médicaments antiviraux dès l'apparition des symptômes (antineuraminidases), ou après une exposition à un malade, est susceptible de présenter une certaine efficacité face à la souche virale pandémique. - Vaccin antigrippal de souche pandémique
Au-delà des vaccins saisonniers, vraisemblablement inefficaces contre la souche pandémique, un vaccin pré pandémique, protégeant du virus aviaire non muté, pourrait être disponible avant le début d'une pandémie si son efficacité contre le virus pandémique est vérifiée.
Le vaccin pandémique ne pourra être développé que lorsque la souche du virus pandémique aura été isolée, atténuée et transmise aux industriels producteurs (phase 5 ou 6 de l'OMS). Il y aura donc un délai de plusieurs mois avant que l'on ne dispose d'une certaine quantité de vaccin contre la souche pandémique. Plus d'information : http://www.grippeaviaire.gouv.fr
Je suis soignant, y-a-t-il des vaccins en préparation contre la grippe aviaire ?
Aujourd'hui, le virus de la grippe aviaire (virus A H5N1) n'est pas adapté à l'homme. Toutefois, en prévision d'une possible pandémie, les industriels et les chercheurs ont développé des vaccins pour lutter contre ce virus si une pandémie devait commencer.
Il faut différencier les vaccins prépandémiques du vaccin pandémique.
Vaccin prépandémique :
Le virus A H5N1 est actuellement responsable d'une épidémie chez les oiseaux. Depuis 2004, environ 380 personnes (mai 2008) ont été infectées par ce virus. Celui-ci n'est pas adapté à l'homme, mais il pourrait éventuellement s'adapter rapidement. Un vaccin est déjà disponible, préparé à partir des virus aviaires H5 qui circulent actuellement. On parle de vaccin prépandémique, car préparé avant la survenue de l'épidémie. En effet, il ne comporte que le virus H5N1 et un adjuvant pour permettre une large protection.
Le vaccin pandémique :
Ce vaccin n'existe pas car la pandémie n'a pas commencé. Il sera produit à partir du virus qui se sera adapté à l'homme.